Le manque de données vérifiables se pose comme un défi majeur dans le reporting climatique, mais cela ne devrait pas empêcher une entreprise de commencer. Nous recommandons aux entreprises de prendre des mesures et d'améliorer leur reporting en investissant dans les technologies numériques, en établissant des processus de collecte de données clairs et en collaborant avec leurs parties prenantes. 

Défis liés à l’obtention de données 

• Manque et fragmentation des données : Les données requises ne sont souvent pas immédiatement disponibles en raison d'une infrastructure numérique insuffisante, et par conséquent, la qualité des données est rarement suffisante pour passer un audit externe. 

  
  

• Faible qualité des données et inexactitudes persistantes : Il doit y avoir plus de cohérence en ce qui concerne la traçabilité des données. Cette incohérence peut être attribuée à plusieurs facteurs, tels que l'absence de contrôles de qualité des données et, en général, des pratiques de gouvernance sur le reporting climatique encore balbutiantes.  

  
  

• Traçabilité des données manquantes : À mesure que les données sont collectées et agrégées dans une organisation, elles passent par diverses équipes, plates-formes, approbations, et subissant des transformations requises. À des fins d'audit et de reporting, une traçabilité des données doit être mise en place pour garantir la transparence dans le suivi de bout en bout des sources de données et une visibilité appropriée sur toute modification apportée aux données sources avant leur inclusion dans le rapport final. Cela généralement se résume à un journal d’audit sur les données. 

  
  

• Documentation insuffisante des données : L'ensemble du processus de collecte de données doit être documenté, y compris les hypothèses, les calculs, les facteurs d’émissions et les modifications apportées aux données.  

  
  

• Demandes croissantes en raison de la validation externe des données obligatoires : Les données collectées et leur documentation seront soumises à des audits externes dans le cadre des réglementations Suisse et Européenne (CSRD). Par conséquent, il y a une pression croissante pour présenter une image complète et bien orchestrée, qui devrait garantir les normes les plus élevées de précision. 

  
  

• Demandes croissantes de données liées aux émissions de Scope 3 : À mesure que plus en plus d'organisations reconnaissent l'importance de mesurer et de réduire leur empreinte carbone, elles recherchent des données plus étendues et détaillées auprès de leurs fournisseurs, clients et partenaires. Cette tendance a augmenté le nombre de questionnaires envoyés aux entreprises dans leurs chaînes de provisionnement respectives. Cette demande croissante de reporting de données peut mettre à rude épreuve les ressources des entreprises, ce qui rend difficile la gestion efficace de la charge de travail. De plus, le manque d’harmonisation des formats de questionnaires et des exigences en matière de qualité des données peut créer d'autres défis pour les entreprises. 

  
  

• Demandes de divulgation de données sensibles : Au fur et à mesure que les entreprises sont invitées à communiquer des données, elles sont également confrontées au défi de savoir quelle quantité et quel type de données elles peuvent divulguer sans révéler des informations qui ne devraient pas être divulguées sans que cela n'entraîne un désavantage, par exemple, la révélation d'informations concurrentielles très sensibles. 

  
  

• Une complexité croissante avec le passage de données historiques à des données prospectives : Avec la mise en œuvre des exigences réglementaires décrites dans l'ordonnance suisse sur le reporting climatique, l'ordonnance sur les informations climatiques obligatoires pour les grandes entreprises et la TCFD, les entreprises devront également commencer à travailler avec des données prospectives, par exemple en ce qui concerne la divulgation des expositions aux risques de transition ou à l'évolution des conditions de risques physiques. Le traitement de ces données est plus complexe que celui de données historiques.

  
  

• Outils de gestion des données inadéquats : De nombreuses organisations ont abordé la gestion et la communication des données relatives au développement durable avec des outils de base tels qu'Excel ou des technologies similaires, ce qui présente un risque important d'erreurs et d'autres conséquences. 

Deep Dive - Conséquences de l'utilisation d'Excel et d'autres outils simples de gestion des données pour les rapports sur le développement durable : 

Étant donné que les données requises pour les rapports sur le climat impliquent souvent des ensembles de données complexes et diversifiés avec de multiples variables, la maintenance manuelle d'Excel peut entraîner des erreurs dans la saisie, le traitement et l'analyse des données. Ces erreurs peuvent nuire à l'exactitude et à la fiabilité des rapports sur le développement durable, ce qui peut nuire à la réputation des entreprises (par exemple, le greenwashing "involontaire" résultant d'informations inexactes).  

Un autre défi typique de l'utilisation de technologies inadéquates est la gestion, la maintenance et l'analyse de vastes ensembles de données. À mesure que le volume et la complexité des données sur le développement durable augmentent, il devient difficile de les traiter et de les analyser efficacement. Il en résulte souvent des temps de traitement longs et des erreurs, ce qui rend difficile la production de rapports précis en temps voulu. En outre, l'utilisation d'outils tels qu'Excel pour gérer les données relatives au développement durable peut entraîner un manque de transparence et de responsabilité. Lorsque plusieurs utilisateurs accèdent aux fichiers Excel et les mettent à jour, il devient difficile, voire impossible, de suivre les changements, de mettre en œuvre des contrôles appropriés, de surveiller la qualité des données et de garantir la cohérence. 

Données du rapport sur le climat - actions et opportunités intéressantes 

Les nouvelles réglementations en matière de durabilité et de climat permettent aux entreprises d'améliorer leur transparence, de renforcer leur réputation et d'attirer les investisseurs en montrant leur engagement envers la durabilité. Une gestion efficace des données permet aux entreprises d'identifier les domaines à améliorer, de démontrer leur performance en matière de durabilité aux parties prenantes, de réaliser des économies de coûts et de stimuler l'innovation. 

Investissez dans les technologies de collecte et de gestion de données:

Les entreprises devraient adopter des solutions numériques pour automatiser et rationaliser la collecte, la gestion et l'analyse des données de durabilité. 

Opportunité : Améliorez la précision et l'efficacité de la collecte de données, réduisez le risque d'erreurs et économisez du temps et des ressources. Les technologies numériques peuvent automatiser la collecte de données auprès de diverses sources, notamment les fournisseurs, les clients et les parties prenantes, ce qui peut aider les entreprises à obtenir des données plus complètes et fiables pour la communication sur la durabilité. De plus, elles aident les entreprises à gérer et à analyser de grandes quantités de données de durabilité, ce qui leur permet d'identifier des tendances, d'obtenir des informations sur leur impact en matière de durabilité et de suivre leurs progrès. 

Mettez en place un processus clair de collecte de données :

Les entreprises devraient mettre en place des processus de collecte de données transparents, qui consistent à établir une approche systématique et cohérente de la collecte, de la gestion et de la communication des données de durabilité.

Opportunité : Avec des pratiques de collecte de données plus solides et des contrôles efficaces en place, ce qui se traduit par une amélioration de la qualité des données, les entreprises ont la possibilité de réduire les efforts et les coûts d'audit internes et externes, ainsi que l'exposition globale aux risques de greenwashing accidentel. 

Collaborez avec les parties prenantes :

Collaborer avec les fournisseurs, les clients et d'autres parties prenantes pour améliorer la collecte de données est un excellent moyen pour les entreprises de montrer leur engagement envers la durabilité et de mieux gérer leurs risques. Cependant, les entreprises doivent être transparentes concernant les données qu'elles sont prêtes à partager. Si les entreprises craignent de partager des données sensibles, elles peuvent fournir des données agrégées ou orienter les parties prenantes vers des données disponibles publiquement sous forme de normes de communication courantes déjà publiées. Cette approche peut aider les entreprises à équilibrer les préoccupations liées à la protection des données et la nécessité de garantir la transparence dans la communication sur le climat.

Opportunité : Collaborer avec les parties prenantes sur la communication sur le climat peut contribuer à renforcer la confiance et à établir un sentiment partagé de mission, ce qui peut entraîner une plus grande implication et un plus grand soutien des parties prenantes.

Embauchez du personnel spécialisé :

Surtout les grandes entreprises devraient embaucher du personnel ayant des compétences techniques en science des données et de l'expertise pour mettre en œuvre une stratégie généralement plus axée sur les données. 

Opportunité : En tirant parti de techniques avancées d'analyse et de modélisation des données, les entreprises peuvent non seulement aller au-delà de l'exercice annuel de communication sur le climat et obtenir des informations plus approfondies sur leur performance en matière de durabilité, identifier des domaines à améliorer et finalement orienter la manière dont elles mènent leurs activités vers l'atteinte des objectifs de durabilité qu'elles se sont fixés grâce à la communication sur le climat. Enfin, développer les compétences nécessaires pour comprendre les implications de l'analyse prospective et de l'analyse de scénarios en matière de changement climatique est crucial pour renforcer la résilience d'une entreprise.